Le Mondial de l’équipe de France s’est donc soldé par une défaite contre l’Afrique du Sud, après un refus collectif de s’entraîner. Les piliers de la révolte qui se sont exprimés jusque-là – Anelka, Gallas, Evra – ont chargé le sélecteur, qui, selon eux, « n’aurait pas été bon », les aurait humiliés, aurait refusé de les écouter. Il faudra sans doute plus de temps pour que la vérité apparaisse tout à fait. On est impatient d’écouter la version complète d’un Jérémy Toulalan par exemple, qui a surpris en avouant avoir mobilisé son attaché de presse pour rédiger le communiqué des mutins.
Peut-être Domenech lui-même se laissera-t-il convaincre par un éditeur de raconter sa version, et nous expliquera pourquoi il a gardé Anelka à la pointe de l’attaque des Bleus pendant 5 matches, alors que tout le monde lui conseillait le contraire, et que le joueur lui-même le vivait mal, au point d’invectiver son entraîneur devant le groupe, dans un mouvement qui allait rompre toutes les digues.
En dehors de la responsabilité patente des joueurs (qui n’ont absolument aucune excuse), il apparaît qu’il y a eu une cassure entre le sélectionneur et plusieurs cadres de son équipe, y compris Thierry Henry; cassure que ce groupe avait réussi à nous dissimuler jusque-là.
Pour avoir été de ceux qui ne souhaitaient pas jeter la pierre à Raymond – que Catherine Ringer disait « kiffer » dans une jolie chanson -, devant la difficulté de la tâche de sélectionneur, à la fin de mondial, on ne peut que reprocher à Domenech de n’avoir pas su créer en 6 ans ce qui était sa prérogative minimale, et celle de tout sélectionneur: un esprit d’équipe.