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Category: Réseaux sociaux

Pourquoi Facebook est devenu votre logiciel de chat par défaut, et pourquoi MSN et Yahoo sont devenus ses principaux concurrents

Début avril 2009, cela fera un an que Facebook aura intégré la fonctionnalité de chat (tchatche en français) à sa plateforme. Ce qui pouvait ressembler, avant cette intégration, à un trombinoscope un peu évolué avec des fonctionnalités de mail interne est devenu alors un logiciel de messagerie instantanée intégrant des conversations protéiformes avec votre réseau d’amis et de contacts, dans un environnement qui regroupe les applications et les contenus les plus populaires de l’Internet.

Tous les éditeurs de messagerie instantanée, AOL, Microsoft (avec MSN), Yahoo, Skype et Google (Google Talk) ont dû tiré la langue. En effet, avec Facebook Chat, un nouveau concurrent arrivait sur ce marché déjà encombré, un concurrent armé de la croissance exponentielle de sa base utilisateurs, là où la base des acteurs « historiques » a tendance à faire du surplace ou à grossir de façon incrémentale.

La croissance de Facebook repose en partie sur la possibilité (inventée par d’autres et également utilisée par les autres réseaux sociaux) d’inviter d’un coup tout son carnet d’adresse, mail ou chat, à s’inscrire sur le site. Avec le développement de la fonctionnalité chat, c’est une partie de plus en plus importante des utilisateurs inscrits chez les acteurs historiques qui migrera ou dupliquera son usage de la messagerie instantanée vers Facebook. Surtout si Facebook trouve le moyen de permettre à ses utilisateurs, comme le fait Imo.im, de chatter avec des personnes inscrites sur des logiciels de messagerie concurrents. Un article de Techcrunch montre d’ailleurs comment Microsoft et Yahoo freinent pour le moment l’intégration de leurs logiciels de messagerie avec  ceux des concurrents.

Le but clairement affiché de ce réseau social est qu’on s’en serve pour interagir aussi bien avec ses proches qu’avec des clients, des fans, ou des entreprises, augmentant par là les possibilités de conversations instantanées de tous ordres, y compris au travail. En comparaison, les autres acteurs grand public viennent d’une culture où la messagerie instantanée est réservée à la sphère privée (famille, amis, etc.). Cela a des implications importantes sur les relations que les entreprises ou les personnes publiques développeront bientôt avec leurs « cibles ». On peut imaginer que telle personne publique ou entreprise pourra organiser un chat avec ses fans via Facebook. Parmi les nouvelles fonctionnalités de Facebook se trouve justement la possibilité pour les organisations et les personnalités publiques d’avoir accès aux mêmes types de fonctionnalités qu’un utilisateur lambda (chat, messagerie, invitation, vidéo).

Jusqu’à présent les entreprises passaient essentiellement par les sites de news de type Libération, Le Monde, ou Les Echos, pour organiser des chat à grande échelle en direction de leurs cibles; on peut parier qu’elles utiliseront de plus en plus Facebook pour ce genre d’événements.

Sur le marché de la messagerie instantanée, en termes d’utilisateurs inscrits, la hiérarchie est la suivante:

1. MSN – Live Messenger (environ 320 millions actifs)
2. Yahoo Messenger (plus de 248 millions actifs)
3. Skype (environ 309 millions enregistrés)
4. AOL (plus de 100 millions enregistrés)

Source: Wikipédia

En comparaison, Facebook ne compte aujourd’hui que 175 à 180 millions d’utilisateurs. Il est ainsi déjà devant AOL, mais derrière MSN, Yahoo et Skype. Cela dit, ces chiffres reflètent le nombre total d’utilisateurs inscrits, ils ne disent pas le nombre d’utilisateurs réellement actifs; par exemple combien utilisent le service au moins une fois par semaine.

Facebook étant devenue une des destinations les plus prisées au monde (il est dans le top 10 des sites les plus visités), on peut imaginer que le nombre d’utilisateurs actifs de son service de chat augmente lui aussi de manière exponentielle.

Dans une prochaine chronique, nous verrons si, en  réponse, MSN, Yahoo, Google, Skype  et AOL vont se transformer en réseaux sociaux.

Facebook, premiers symptômes

J’ai fini par céder aux sirènes du réseau social 2.0. Après avoir longtemps refusé de créer un profil Facebook, notamment en raison des interrogations que ce réseau suscite sur le respect de la vie privée, j’ai appuyé sur le bouton « S’inscrire ».

La première invitation reçue sur Facebook, de la part de mon ami Damien, date d’octobre 2007. Le site a connu depuis une progression fulgurante: 175 millions d’utilisateurs dans le monde aujourd’hui.

Ce qui m’a fait entrer dans la danse n’est pas d’abord la volonté d’interagir avec mon réseau d’amis. J’avais déjà résisté aux invitations de Copains d’avant, Friendster, Myspace, High5, et j’en passe… J’ai fini par céder parce qu’un collègue,  Alain, a créé un profil Facebook pour une manifestation qui aura lieu au Parc de la Villette, l’exposition Kréyol Factory, dont j’ai piloté la création du site Internet.
Travaillant sur les contenus Internet du Parc de la Villette, j’ai voulu approfondir les possibilités autour du profil Facebook d’une manifestation culturelle. Réfléchissant en outre sur les interactions entre un Widget et un réseau comme Facebook, ma position devenait intenable. Comment travailler sur les contenus Web sans vivre de l’intérieur l’expérience applicative que beaucoup d’internautes apprécient et vivent aujourd’hui?

Ce qui impressionne quelques heures après avoir créé son profil:

  • La facilité à retrouver des contacts
  • La dimension très addictive de Facebook
    L’utilisateur ayant la possibilité d’être notifié sur toute l’activité du site (une trentaine d’actions standards), il est difficile de couper le lien avec Facebook si on a choisi de suivre l’activité autour de soi et de son cercle d’amis. On peut bien sûr choisir de ne pas recevoir de notifications, mais au risque de manquer quelque chose, et de se placer hors réseau.
    Les fournisseurs de messagerie Internet comme Yahoo et Gmail doivent sans doute apprécier le gigantesque trafic que leur apporte le réseau Facebook. Il est peu probable qu’un utilisateur délaisse une adresse mail créée il y a plus de 10 ans, pour s’en créer une @facebook.
  • L’expérience totale que le site propose aux internautes
    Facebook, tel un ogre, s’évertue à intégrer toutes les applications populaires de l’Internet (messagerie, blog, flux RSS, podcast). Il en développe de spécifiques, assez malignes… le plus fort est qu’il le fait a priori sans menacer l’audience des applications originales dont il se sert. Plus qu’un « carrefour d’audience », Faceboook est un agrégateur d’audiences, l’Internet de l’Internet
  • La possibilité de s’en servir aussi bien pour le fun que pour le business
    Jusqu’à présent le seul réseau social que je m’étais employé à développer était mon réseau de contacts professionnels Linkedin. Que devient l’intérêt pour Linkedin, quand un réseau comme Facebook allie les 2 mondes? D’autant qu’il est peu probable que Linkedin puisse développer de manière aussi efficace que Facebook la dimension « fun » de ses applications, le site s’étant depuis trop longtemps positionné ‘Business’.

Facebook restera-t-il un agrégateur d’audiences initialement créées ailleurs, ou va-t-il marcher sur les plates-bandes d’autres éditeurs? A priori les raisons de son succès repose largement sur cette capacité à agréger diverses expériences Web sans menacer le métier des émetteurs originels. Il n’est d’ailleurs pas possible de bien faire tous les métiers à la fois… ce qui devrait rassurer des sites comme Deezer (playlists audio), Dailymotion/Youtube (vidéo), les sites de news… Mais qu’en est-il pour Myspace, Netvibes, Viadeo ou Linkedin ? A suivre…